Avec ses deux hectares de verdure, le parc mémorial du crématorium de Ciney se veut également un havre de paix, où la nature veille sur les âmes en deuil. Sous les branches des arbres et les pétales des rosiers, les urnes trouvent un dernier refuge.
Inhumation de l’urne, scellement dans un monument funéraire, conservation à domicile, ou dispersion des cendres dans un jardin du souvenir… Après l’incinération vient le choix de la dernière demeure des cendres du proche. « Ce parc mémorial, ce n’est pas juste pour faire joli. C’est un lieu où les familles peuvent se re[1]cueillir et où les urnes peuvent être placées dans un caveau, inhumées sous des rosiers ou des arbres et où les cendres peuvent être dispersées », explique Jean-Benoît Page, directeur et maître de cérémonie du Crématorium de Ciney.
L’INHUMATION DE L’URNE AU PIED D’UN VÉGÉTAL
Le choix de l’inhumation des urnes sous les rosiers est particulièrement prisé, dit-il. « Chaque rosier peut accueillir plusieurs urnes, créant ainsi une sorte de sépulture familiale, » précise Jean-Benoît. Comme dans les cimetières traditionnels, les familles peuvent acheter une concession pour dix, vingt ou trente ans, renouvelable. Une plaque en bronze nominative l’accompagne. « C’est un peu comme dans un cimetière, mais au lieu d’un caveau, vous avez un rosier fleuri, » ajoute-t-il. Un cadre bucolique qui, selon le directeur, séduit de plus en plus. D’autres préfèrent l’inhumation sous les arbres, qui deviennent alors une sorte de sépulture familiale, où peuvent être déposées 8 à 10 urnes.
LA DISPERSION DES CENDRES
Les dispersions sont aussi possibles, sous la pergola de dispersion. « Nous sommes dans une zone de captage d’eau, donc les cendres ne peuvent pas être dispersées directement sur l’herbe mais sur des galets. » Plus loin, une aire destinée aux enfants. « Le seul endroit où les cendres sont dispersées sur la pelouse, c’est le carré des anges, » explique-t-il. Cet espace est réservé aux tout-petits, notamment aux bébés mort-nés. « C’est un petit espace entre quatre arbustes, souvent décoré par des petits angelots que les familles viennent déposer. »
LE RÔLE ESSENTIEL DU JARDINIER
Alors, évidemment, le rôle du jardinier est crucial ici. « Jérémy travaille à plein-temps. Avec l’interdiction de l’utilisation de produits phytosanitaires dans les cimetières, la tâche du jardinier est devenue encore plus complexe. Il faut que le parc soit accueillant et bien entretenu. » Au-delà d’un simple travail technique, il contribue à la création d’un lieu propice à la sérénité, où la nature accompagne le deuil. « Le parc devient un lieu de mémoire vivante, et il est essentiel que tout soit fait pour que les familles s’y sentent bien. »