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Ultracosmopolite, le cimetière du Père-Lachaise est aussi le lieu de repos de nombreux Belges, dont certains très connus.

Si vous entrez dans le cimetière par la porte Gambetta, empruntez l’allée principale et regardez sur votre gauche. Vous y verrez le monument aux soldats belges morts en France durant la guerre de 14-18, signé par l’architecte Henry Lacoste. À l’arrière du monument sont gravés les noms des soldats morts ; il renferme les restes d’un soldat belge inconnu.

« Le promeneur, quelle que soit son origine, est assuré de retrouver des gens qui lui sont familiers. Si je connais des cimetières plus beaux que le Père-Lachaise, je n’en connais pas de plus fascinants d’un point de vue culturel. À l’époque, on ne savait pas déplacer les morts. Quand on mourrait loin de chez soi, on n’était pas rapatrié, donc beaucoup d’étrangers se sont fait enterrer ici parce qu’ils sont morts à Paris. C’est le seul cimetière qui soit à ce point cosmopolite, éclaire l’auteur-guide-conférencier Bertrand Beyern. Pour être enterré au Père-Lachaise, il fallait soit y vivre, soit mourir à Paris. C’est pour cela qu’au XIXe siècle, il y a eu beaucoup d’étrangers. » Parmi ceux-ci, on retrouve également de nombreux Belges, dont plusieurs personnalités qui ont marqué leur époque.

LA RÉALISATRICE DU MEILLEUR FILM DE TOUS LES TEMPS

Parmi les célébrités, commençons par nommer Chantal Akerman, née le 6 juin 1950 à Etterbeek et morte le 5 octobre 2015 à Paris. La réalisatrice et cinéaste du film Jeanne Dielman, 23 Quai du Commerce – 1080 Bxl qui a été élu « Meilleur film de tous les temps » en 2022 par un jury international réuni pour la prestigieuse revue britannique « Sight and sound » qui décerne ce label… une fois tous les dix ans. Ce film (201 minutes) de 1975 décrit la vie quotidienne d’une veuve obligée de se prostituer pour nourrir son fils.

« À l’époque, pour être enterré au Père-Lachaise, il fallait soit y vivre, soit mourir à Paris. C’est pour cela qu’au XIXe siècle, il y a beaucoup d’étrangers qui y ont été enterrés. »

On y retrouve aussi la tombe du poète symboliste et romancier flamand francophone de la fin du XIXe siècle Georges Rodenbach. Premier écrivain belge à réussir à Paris, Il est l’auteur d’un des chefs-d’œuvre de la littérature « fin de siècle », Bruges-la-morte. Impossible de rater son monument funéraire, qui montre le poète sortant du tombeau, une rose à la main (voir photo 1).

En parcourant le cimetière, vous tomberez également sur la tombe de l’inventeur Zénobe Gramme (voir photo 3), dont la tombe est surmontée d’une statue imposante ; mais aussi sur l’architecte François Coppens, les compositeurs André Gretry (voir photo 2) et François Joseph Gossec, la femme de lettres Rufina Noeggerath dite Bonne Maman, le peintre et graveur Pierre Joseph Redoute, le physicien, aéronaute et illusionniste Étienne Gaspard Robertson ou encore le peintre Jan Frans van Dael dit Jean François Vandael.