Dernières volontés : prenez les devants
Outre le testament qui règle l’avenir de votre patrimoine, il existe aussi les déclarations anticipées afin de vous assurer que vos volontés concernant votre fin de vie soient respectées par le personnel soignant et votre famille.
Désirez-vous donner vos organes après votre décès ? Accepteriez-vous l’acharnement thérapeutique si vous ne pouviez plus vous exprimer ? Qui prendrait ces décisions pour vous ? Quelle cérémonie funéraire souhaitez-vous ?
Ces questions, bien que difficiles, méritent d’être posées pour éviter à vos proches des décisions complexes et, parfois, contraires à vos volontés. Si en parler avec eux est important, il est aussi nécessaire de les officialiser.
En Belgique, cinq types de déclarations anticipées peuvent être enregistrés officiellement : la déclaration anticipée négative, la déclaration anticipée relative à l’euthanasie, la déclaration de dernières volontés pour les obsèques, la déclaration de volonté relative au don d’organes et la déclaration relative au don du corps à la science. Ces documents ont une valeur juridique et doivent être respectés par les médecins, sauf pour l’euthanasie, qui peut faire l’objet d’une clause de conscience (voir point 2).
1. La déclaration négative Elle permet de refuser certains traitements si vous devenez incapable d’exprimer votre volonté. Antibiotiques, réanimation, respiration artificielle, chimiothérapie… Vous décidez à l’avance de ce que vous ne souhaitez pas subir. Vous pouvez également désigner un représentant pour faire respecter vos choix. Pour plus de sécurité, remettez une copie de votre déclaration à votre médecin et à vos proches.
2. La déclaration anticipée relative à l’euthanasie Légale depuis 2002 en Belgique, l’euthanasie peut être demandée à l’avance sous certaines conditions. Le patient doit être inconscient (coma, état végétatif), atteint d’une maladie grave et incurable, et dans une situation jugée irréversible. Une personne peut être désignée pour transmettre la demande au médecin en cas d’incapacité du patient. Toutefois, un médecin peut refuser d’appliquer cette demande pour des raisons de conscience, auquel cas un autre praticien doit alors être consulté. Depuis le 2 avril 2020, cette déclaration a une validité illimitée. Celles réalisées avant cette date ont une validité de cinq ans.
3. La déclaration des dernières volontés quant aux obsèques Préférez-vous une inhumation ou une crémation ? Une cérémonie religieuse (catholique, protestante, musulmane…) ou laïque ? Vos cendres dispersées ou conservées ? Cette déclaration vous permet d’officialiser vos choix auprès de votre administration communale. Vous pouvez également mentionner l’existence d’un contrat d’obsèques pour faciliter l’organisation. Modifiable à tout moment, cette déclaration suit automatiquement en cas de déménagement. Pour éviter toute ambiguïté, informez une personne de confiance, un notaire ou une entreprise de pompes funèbres. Attention : mentionner ces informations dans un testament n’est pas idéal, car il est souvent ouvert après les obsèques.
4. La déclaration du don d’organes Depuis 1986, en Belgique, chacun est présumé donneur d’organes après son décès, sauf opposition expresse. Pour lever toute ambiguïté et éviter que votre famille prenne une décision qui va à l’encontre de vos souhaits, vous pouvez officialiser votre accord ou refus via une déclaration anticipée. Ce document peut être enregistré à la Commune et modifié à tout moment (Plus d’info en pages 18 à 21).
5. La déclaration de don du corps à la science Si vous souhaitez faire avancer la recherche médicale, vous pouvez choisir de donner votre corps à la science. Cette décision doit être prise de votre vivant et exprimée par écrit. Certaines conditions peuvent s’appliquer, et tous les centres universitaires ne peuvent pas accepter un corps, cela dépend de l’état dans lequel il se trouve au moment du décès. Il est donc recommandé de se renseigner auprès des facultés de médecine concernées. (Plus d’info en pages 22 à 25)
Personne ne sait de quoi demain sera fait. Prendre le temps de consigner nos choix permet non seulement de faire en sorte que nos volontés soient respectées, mais aussi d’éviter à nos proches des décisions douloureuses.
Chacune de ces déclarations peut être modifiée à tout moment, alors pourquoi attendre ?
Caroline Beauvois