Avez-vous déjà pensé à votre héritage numérique ?
À l’ère du tout numérique, nos vies sont de plus en plus connectées. Nous accumulons des comptes en ligne, des réseaux sociaux, des abonnements, des photos, des documents importants et même des actifs financiers numériques. Mais que deviennent toutes ces données après notre décès ?
À notre mort, la protection de la vie privée s’éteint en principe, et nos héritiers ont le droit de prendre connaissance de nos correspondances, y compris nos e-mails. Cependant, sans directives claires, l’accès à ces informations peut s’avérer difficile. Les plateformes en ligne ont chacune leur propre politique concernant les comptes inactifs ou le décès de leurs utilisateurs. Sans préparation adéquate, vos proches pourraient donc se retrouver dans l’incapacité de récupérer des souvenirs précieux ou de gérer des aspects financiers importants. Et vous risquez bien de devenir une sorte de zombie numérique sur les réseaux sociaux.
Comment organiser la transmission de vos données numériques ?
Pour commencer, il s’agit de faire l’inventaire de vos actifs numériques. Listez tous vos comptes en ligne : réseaux sociaux (Facebook, Instagram, LinkedIn, TikTok…), messageries, services bancaires, plateformes de streaming, livres numériques, données digitales sur le cloud… ainsi que les appareils contenant des données importantes. Notez les identifiants et mots de passe associés. Pour sécuriser ces informations, vous pouvez aussi privilégier l’utilisation d’un gestionnaire de mots de passe fiable.
Ensuite, il faut désigner une personne de confiance. Choisissez un proche ou un professionnel qui sera chargé de gérer vos données numériques après votre décès. Informez cette personne de l’existence de votre inventaire et des modalités d’accès.
Intégrez ces dispositions spécifiques concernant votre patrimoine numérique dans votre testament. Un notaire pourra vous guider pour rédiger des clauses adaptées et garantir que vos souhaits seront respectés et que vos héritiers auront les moyens légaux d’accéder à vos données.
Si vous êtes actifs professionnellement sur les réseaux sociaux, mieux vaut aussi s’intéresser de près à ce qu’adviendront vos différents comptes.
Izimi : un coffre-fort numérique belge gratuit
Pour stocker vos documents importants et sensibles, le plus simple est de tout rassembler dans un coffre-fort numérique. Plusieurs plateformes sécurisées existent, telles qu’Izimi, une plateforme numérique totalement gratuite développée par la Fédération belge des notaires.
Izimi est une plateforme numérique sécurisée totalement gratuite développée par la Fédération belge des notaires, qui permet de stocker ses documents importants.
L’espace de stockage (1 gigabyte) suffit pour conserver vos données personnelles importantes de type titres de propriétaires, contrats d’énergie, permis d’urbanisme, actes d’achat ou de vente, mots de passe généraux, acte de divorce, royalties... Le contenu est consultable en un clic, ce qui est pratique au quotidien, mais aussi lors de votre décès.
Par défaut, celui-ci sera transmis à vos héritiers à votre mort, via votre notaire. Vous pouvez également choisir de transférer l’intégralité ou certains documents à des contacts Izimi, après votre décès, ou alors, à l’inverse, opter pour la « destruction du coffre » 10 jours après votre décès. Quel que soit votre choix, le contenu sera détruit maximum 24 mois après votre décès.
Choisir un contact légataire
Certaines plateformes, comme Facebook, Google ou Apple, permettent de nommer un contact légataire directement dans les paramètres de votre compte.
Sur Facebook, cette personne pourra ainsi gérer votre profil en optant pour sa suppression définitive ou en le transformant en profil commémoratif : la mention « en Souvenir de » est alors affiché à côté du nom de la personne, le compte restera tel que laissé par la personne décédée, et les amis pourront (selon les paramètres choisis) continuer à partager leurs souvenirs sur le journal. Mais dans les deux cas, des preuves du décès sont exigées.
Sur Apple, ce contact légataire pourra accéder à certaines données comme les photos, messages, notes, fichiers…
En dressant un inventaire de vos actifs numériques, en désignant une personne de confiance et en consignant vos directives dans un testament, vous facilitez grandement les démarches pour vos héritiers et vos proches. N’hésitez pas à consulter un notaire pour vous accompagner dans cette démarche et garantir une transmission sereine de votre patrimoine digital. Ou au contraire faire en sorte que tous les réseaux sociaux ou documents digitaux disparaissent en même temps que vous, car c’est aussi possible.
Caroline Beauvois