Bertha WANSON

Mamytha,

Tu as rejoint maman ce lundi. Certains ont estimé ne pas devoir m’avertir. J’ai donc appris la triste nouvelle en lisant le journal ce mercredi. A les lire, je ne suis même plus ton petit-fils et Alexandre et Maxime tes arrières-petits-enfants.

Qu’ai-je fait pour mériter cela ?

Durant ces dernières années, ma seule erreur aura été de me taire, de ne pas avoir osé ou voulu me défendre. Car pendant ce temps, certains ne se sont pas gênés. Certains ont tenu des propos diffamatoires à mon encontre, à l’encontre de ma femme aussi qui n’a jamais fait que de me soutenir. Certains en ont manipulé d’autres pour les monter contre moi. Certains t’ont manipulée. Certains ont détourné et menti.

D’autres ont cru bon les écouter, ont cru bon les croire, ont cru bon me juger. Qui sont-ils pour pouvoir me juger ? Je n’ai jamais eu l’occasion de me défendre, seul face au clan. Sont-ils une fois venus me voir pour connaître ma version ? Non, jamais.

Ces gens qui m’ont jugé savent-ils que je ne demandais qu’à te voir ? Savent-ils que certains m’empêchaient de te rencontrer en venant te rechercher plus tôt à Lavoir en sachant que j’allais arriver ? Savent-ils que je t’écrivais et que certains me répondaient à ta place en me discréditant. Savent-ils que les fleurs que je t’envoyais, tu ne les recevais jamais ? Bien-sûr que non. Cela, certains se sont bien abstenus de le dire.

Tu as été la meilleure des mamys pour moi. C’est toi qui m’as élevé. C’est toi chez qui je passais mes journées. C’est toi chez qui j’allais loger. C’est toi qui me cuisais des frites tard le soir. C’est toi qui me faisais des crêpes tôt le matin.

Merci pour tout, tu me manques depuis tant d’années, tu me manques encore plus aujourd’hui …

 

Eric