Avis de décès
(2)-
À mon parrain.
Du plus loin que je m’en souvienne ta moustache était toute blanche, tes cheveux, couleur de lin.
Du plus loin que je m’en souvienne tu m’as tenu la main.
Papy, Willy,
Tu es pour moi un éternel gamin qui raconte une bonne blague et qui part d’un grand éclat de rire, comme si toute ta vie n’avait été que ce grand éclat de rire.
Parce que, par le rire, on est plus fort.
Parce que le rire efface la douleur.
Parce que le rire est plus puissant que tout.
Willy, c’est l’histoire d’un petit garçon qui lisait des livres en cachette à la lumière d’une bougie,
Un petit garçon qui voulait tout apprendre, qui voulait tant apprendre,
Un petit garçon mal-aimé qui prit sa revanche en aimant tant qu’il pouvait.
Willy, c’est l’amoureux de Betsy. « Elle était si belle. Elle avait les plus belles jambes du village. ». La femme de sa vie.
C’est sûr que tu es tout près d’elle aujourd’hui.
Papy, j’ai tant de souvenirs chauds et colorés avec toi.
Les bouquets de violettes que tu me laissais cueillir patiemment le long de la grand - route.
Les longues tournées dans ta petite camionnette blanche, les jours de congé.
La petite Jeanneton et l’eau vive de Guy Béart et puis surtout cette chanson, l’homme et l’enfant, j’avais six ans. L’histoire d’un vieil homme qui toute sa vie a cherché l’oiseau bleu.
Willy, c’est le résistant qui distribuait des journaux clandestins sur son vélo et qui a résisté jusqu’au bout.
C’est l’amour du théâtre, de la scène, des mots et du public. Cette passion qu’il m’a transmise, je pense avant même que je puisse parler.
C’est le goût des beaux vêtements si singuliers, les nœuds papillon, les chapeaux, les tissus, les couleurs.
Papy, c’est aussi le Tabou, la grange, Zorro et son grand chapeau sous un clair de lune à Maubeuge.
Le rendez-vous des bons copains, des grands amis, des trois frères qui cueillent les roses de la vie et moi qui m’endors sur un banc.
Willy, c’est la fierté même devant ses deux fils si différents mais si complémentaires.
C’est une grande complicité et une reconnaissance absolue pour sa petite Odette toujours là.
C’est une tendresse infinie et une indulgence sans limites face à ses petits-enfants Frédéric, Roxane, moi et la petite dernière, sa chère Eloise.
C’est enfin un regard de gamin malicieux et remplit d’espoir qui accompagnait Eliot, Rose et Sam, ses tout petits, petits, ses arrières petits.
Papy, tu m’as tant donné. Tu m’as si souvent consolée, apaisée.
Tu étais un roc. Tu étais mon phare.
Tu as contribué à faire de moi ce que je suis et j’en suis fière.
Fière de te porter en moi vers l’avenir qui m’attend.
Je suis forte de toi.
Pour tout ceci et de la part de nous tous
MERCI PAPY !
texte ecrit par lara persain la plus agée de ces petite fille
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